Comment ces prostituées « insoumises », grisettes, lorettes ou filles passées par des maisons closes sont-elles devenues des courtisanes millionnaires, des femmes d’influence et de pouvoir qui ont dominé leur époque ? Issues le plus souvent de milieux pauvres ou travaillant dans le monde artistique, du théâtre, de la danse ou du café-concert, comment ont-elles opéré leur métamorphose pour devenir des icônes de leur génération, des femmes qui envahissent la presse et les images de leur temps ? Intelligentes et audacieuses, libres dans leur art de vivre, leur manière de s’habiller ou de se maquiller mais aussi de voyager de par le monde ou de tenir salon à leur guise, elles apparaissent comme des pionnières en matière d’émancipation et de droits de la femme.
A travers le parcours des plus célèbres horizontales du XIXe siècle – de l’époque romantique avec la Dame aux Camélias, du Second Empire et des grandes cocottes qu’étaient Cora Pearl et la Païva et enfin de la Belle Epoque et des Reines de Paris, Caroline Otéro ou Liane de Pougy – Catherine Authier nous ouvre les portes de ce monde mystérieux à travers un ouvrage abondamment illustré, fourmillant d’anecdotes. Elle fait revivre avec bonheur ce mythe qui continue encore à fasciner notre société moderne.
L’héritage de l’Ancien Régime, le système règlementariste au XIXe: être une prostituée inscrite dans le registre de police, enfermée dans une maison de tolérance ou insoumise ?
L’obsession de la contamination (sociale: l’influence des femmes galantes et médicale: syphilis).
Des origines misérables, une première blessure originelle (viol), de la grisette à la lorette, le rôle du mentor et la capacité extraordinaire à transformer radicalement son destin.
Les restaurants, cafés, théâtres, les hippodromes, la patinoire, expositions universelles, cures thermales, la côte d’Azur. (de multiples anecdotes)
Les clients.
L’art de s’habiller (l’originalité, la haute couture, Worth), Coco Chanel, ancienne femme entretenue.
L’art de se maquiller, de se coiffer, la passion de la joaillerie (Jeanne Toussaint et la panthère de Cartier)
Les premières notions d’hygiène et d’esthétique, les salles de bain chez les cocottes et leur influence en matière de soins de beauté dans la presse et la publicité.
La liberté d’agir, les voyages de par le monde.
Le salon de la Païva. politique, artistique, littéraire ?
Valtesse de Bigne, mécène des arts ?
Les espionnes, Païva, Castigione et Mata Hari.
Une influence notoire: Lola Montès et louis Ier de Bavière.
Le prix d’une courtisane.
De véritables femmes d’affaires.
La constitution d’un vaste patrimoine immobilier
Un train de vie époustouflant.
Le lit, instrument de travail des courtisanes !
La « traite des planches » ou la prostitution au théâtre (la question des costumes, l’illusion de la séduction par le jeu théâtral), dans le domaine de l’opérette (Hortense Schneider surnommée « le passage des princes »), dans le ballet (les coulisses à l’Opéra et les petits rats: illustration de Degas), le café concert et le music hall (La Goulue par Lautrec etc).
La veine exotique: Caroline Otéro, Mata Hari et Emile Guimet, les gommeuses, Liane de Pougy et Emilienne d’Alençon.
Savoir construire sa légende
Savoir nourrir la presse
Savoir jouer avec son image (photographie, portrait cartes de Disdéri, cartes postales)
Saphisme et provocation
Mémoires et romans.
Une fin tragique
Le mariage et la respectabilité
Entrer en religion
Vieillir misérables mais libres !